La tutelle est une mesure judiciaire destinĂ©e Ă protĂ©ger une personne majeure et/ou tout ou partie de son patrimoine si elle nâest plus en Ă©tat de veiller sur ses propres intĂ©rĂȘts, grĂące Ă lâaide dâun tuteur qui peut la reprĂ©senter dans les actes de la vie civile.
Personnes concernées
Les personnes majeures ayant besoin dâĂȘtre reprĂ©sentĂ©es de maniĂšre continue dans les actes de la vie civile, du fait de lâaltĂ©ration de leurs facultĂ©s mentales, ou lorsque leurs facultĂ©s corporelles sont altĂ©rĂ©es au point dâempĂȘcher lâexpression de leur volontĂ©, et pour qui toute autre mesure de protection moins contraignante (curatelle, sauvegarde de justice) serait insuffisante.
Effets de la mesure
Protection de la personne :
Une personne protĂ©gĂ©e par une tutelle prend seule les dĂ©cisions relatives Ă sa personne dans la mesure oĂč son Ă©tat le permet. Elle accomplit seule certains actes dits «strictement personnels» (comme la dĂ©claration de naissance dâun enfant). Elle choisit notamment son lieu de rĂ©sidence et a le droit dâentretenir librement des relations personnelles.
Le juge statue en cas de difficulté.
Le tuteur peut prendre les mesures de protection strictement nĂ©cessaires pour mettre fin au danger que, du fait de son comportement, le majeur ferait courir Ă lui-mĂȘme. Il en informe le juge.
Le majeur en tutelle doit obtenir lâautorisation du juge et, le cas Ă©chĂ©ant, du conseil de famille, pour se marier ou signer une convention de pacte civil de solidaritĂ©.
Protection des biens :
En rÚgle générale :
- Le tuteur peut effectuer seul les actes dâadministration (par exemple : effectuer des travaux dâentretien dans son logement)
- Seul le conseil de famille, sâil a Ă©tĂ© constituĂ©, ou Ă dĂ©faut le juge, peut autoriser les actes de disposition (par exemple : vendre un appartement).
Le majeur peut faire seul son testament avec lâautorisation du juge ou du conseil de famille. Il peut le rĂ©voquer seul. Le majeur en tutelle peut faire des donations en Ă©tant assistĂ© ou reprĂ©sentĂ© par le tuteur, avec lâautorisation du juge ou du conseil de famille sâil a Ă©tĂ© constituĂ©.
Durée
Le juge fixe la durée, qui ne peut excéder 5 ans.
Le juge peut dĂ©cider de la renouveler pour une durĂ©e plus longue si lâaltĂ©ration des facultĂ©s du majeur protĂ©gĂ© apparaĂźt irrĂ©mĂ©diable, sur avis conforme du mĂ©decin inscrit sur la liste Ă©tablie par le procureur de la RĂ©publique.
Le juge peut alléger la mesure à tout moment.
Fin de la mesure
La mesure peut prendre fin :
- Ă tout moment si le juge dĂ©cide quâelle nâest plus nĂ©cessaire (par jugement de mainlevĂ©e), Ă la demande du majeur ou de toute personne habilitĂ©e Ă demander une mise sous tutelle
- Ă lâexpiration de la durĂ©e fixĂ©e, en lâabsence de renouvellement
- Si une mesure de curatelle est prononcée en remplacement de la tutelle, au décÚs de la personne.
Recours
En cas dâouverture ou de refus de mettre fin Ă une tutelle, la personne elle-mĂȘme, son conjoint (ou partenaire liĂ© par un PACS ou concubin), toute personne entretenant des liens Ă©troits et stables avec la personne protĂ©gĂ©e, ou son tuteur, peuvent introduire un recours.
En cas de refus de mise en tutelle, seule la personne qui a déposé la demande de mise sous tutelle peut contester le jugement.
Ces recours sâexercent dans les 15 jours suivant le jugement, sa notification ou la remise de lâavis au procureur de la RĂ©publique. La demande doit ĂȘtre effectuĂ©e, par lettre recommandĂ©e avec demande dâavis de rĂ©ception, au secrĂ©tariat-greffe du tribunal de grande instance.
Publicité de la mesure
La mesure de tutelle (ouverture, modification ou mainlevĂ©e) est portĂ©e en marge de lâacte de naissance de la personne protĂ©gĂ©e.